Moto Heroes, une référence du Custom
Article de Philippe Canville pour Moto Heroes
Des marques qui mêlent la moto, le surf, les sapes et la fête à table ou au bar..., on a déjà vu ça depuis des lustres. Mais quand ce sont des frenchies qui se lancent dans l'affaire, ça prend tout de suite une dimension moins guindée voir franchement plus joyeuse. Rencontre avec la bande à Morex..., pas triste !
L’humeur de l'époque est assez morose par certains aspects pour qu'il soit nécessaire de trouver, pour nombre d'entre nous petits humains ballotés par tant de choses incompréhensibles et de contraintes, une bouffée d'air frais. Celui auquel on aspire et qui fait bon ménage avec nos passions et nos rêves. Monter un bar ou un restaurant dans lequel on pourra faire la fête avec les clients, organiser des voyages à moto au milieu de nulle part, partir avec son surf sous le bras à la recherche des spots les plus fameux de l'immense littoral de notre pays, construire des bécanes cool et très personnelles…. Bref, vivre sans trop se soucier de ce que pourraient devenir nos futurs et profiter de l'instant présent (d'où le Carpe Diem du titre).
C'est sans doute par une forme de réaction et d'envie profondément ancrée que Simon et Kevin ont décidé de fonder Morex Custom. Une marque très inspirée par Deus ex Machina (c'est Simon Bouvier qui le dit) et tout l'univers du surf, de la bécane et de la belle vie. L'histoire commence par une rencontre des deux acolytes sur un spot de surf dans le sud-ouest. Simon part chasser la vague chez un pote, il rencontre Kevin Morel, enduriste et "crosseux", surfeur à ses heures, déconneur et casse-cou à plein temps. Il a deux frères Joan et Alan. Ces frangins sont surtout dotés d'un paternel grand spécialiste des courses de désert, pilote sur le Paris-Dakar, en deux et quatre roues. Ces trois-là ont passé leur jeunesse à se fracasser des jambes, des épaules, des neurones pour créer tous les engins imaginables qui puissent servir à se faire peur. Un petit côté Jackass - sans le côté trash - inscrit dans le code génétique de cette fratrie qui, très vite, adoptera le quatrième, à savoir Simon (notre interlocuteur aujourd'hui). Bref voici un "crew" bien soudé un peu à la façon des "trois" mousquetaires version custom culture, plus portés sur la déconne que le romanesque. Convaincus et réunis autour de tout cet univers de la glisse et de la bécane, de la musique et de la fête, ils décideront au final de créer une marque. Morex est née ! Et pourquoi ce nom ? C'est Simon, relation-publique et secrétaire comptable multitâche qui explique : "Kevin faisait de grandes fêtes dans un local immense à Villedieu-les-Poêles (14). Un de ses potes trouve à l'endroit une telle démesure que cela qui fait penser au Grand Rex (Paris). Et voilà ! Mo pour Morel. Rex pour le lieu parisien. Ça fait Morex". Oui, bon pourquoi pas. Cela a au moins l'originalité de ne pas se finir en Garage ou Bike Shop ou toutes ces déclinaisons d'un univers largement développé ces dernières années. Et ils font quoi les Morex boys ? Simon reprend : "On voulait faire un truc à nous, fonder une marque liée à nos centres d'intérêt et nos passions. Et puis comme on bricole nos bécanes depuis qu'on est gamins..., on voulait avoir aussi un endroit pour recevoir nos clients et nos amis". C'est chose faite depuis l'été 2019 où ils ont ouvert leur établissement dans la proche banlieue de Rennes, à Vezin-le-Coquet (ça ne s'invente pas !). Là, les activités se répartissent entre le bar et le restaurant, les fêtes et les soirées. Tout récemment, un contest a réuni soixante motos custom en une immense fiesta d'automne durant un week-end. Ça bouge vraiment sur la scène custom en Bretagne.
Pour ce qui est de la partie mécanique, l'atelier est resté dans les terres d'origine, en Normandie. Ce sont Joan et Kevin qui œuvrent principalement, aidés par Valentin qui vient de rejoindre l'équipe, sur différentes motos pas trop sophistiquées mais terriblement chiadées, sur des bases de 125 TW Yamaha, Honda 650 Dominator et 500 CX, cette dernière servant de laboratoire au développement de pièces spéciales entièrement conçues et réalisées à l'atelier. À ce propos d'ailleurs, Simon précise : « On a fait déjà une petite vingtaine de bécanes, beaucoup de 125 TW améliorées et relookées, en ce moment on bosse sur une Dominator un peu plus sophistiquée que les précédentes et notre objectif est de passer à des choses plus élaborées et plus complexes. On a de la demande pour des motos de différents types avec des budgets plus élevés. On va vraiment passer à la vitesse supérieure. C'est notre but depuis le départ. » Ah ! ça sent la professionnalisation (ils peuvent y prétendre quand on voit les machines qu'ils sortent) et le casse-tête peut-être ? Apparemment non puisque la philosophie de l'équipe est de ne pas perdre de vue les vrais choix qui les ont conduits jusqu'ici. On est rassuré. Mais on aimerait en savoir un peu plus quand même. A propos de la boutique par exemple. Simon se lance : « On voulait aussi imposer notre nom et le faire connaître. Donc, une fois le logo réalisé, on a décliné le nom sur des T-shirts, des hoodies, des sweats, des bonnets... enfin sur tout ce qui fait un dressing cool avec des produits fabriqués sous notre contrôle. À cela nous avons ajouté des accessoires et des chemises ou des vestes, des shorts. On essaie de rester dans des tarifs raisonnables tout en cherchant la qualité et le look. Et on a une collection femme. Pour commercialiser ces produits, nous avons monté un site internet sur lequel on peut commander jusqu'aux planches de surf. Même si là on conseille quand même aux clients de prendre contact avec nous. »
Ah oui, on ne pouvait pas oublier le surf, puisque c'est une des disciplines à laquelle sont accros tous les membres de la troupe. On trouve donc de nombreuses options et propositions allant des longboards de type Malibu en 9 ou 9,6 pouces à des fishs plus courts (de 5,10 à 6,4) en single ou twin, toutes ces planches étant réalisées à la commande par un shaper renommé d'Hossegor, partenaire de Morex, et reconnu dans le milieu. Tailles, décos, shapes..., il serait bien étonnant que vous ne trouviez pas chez eux la planche qu'il vous faut. Pour en revenir à Hossegor et à la côte basque, on peut dire que la bande de Morex y vit là-bas ses meilleurs moments et qu'elle envisage sérieusement d'aller ouvrir prochainement une house dans le quartier. Une sorte de deuxième spot où l'ambiance rennaise ferait copain-copain avec celle du pays basque français. Une bonne idée qui se justifie pleinement tant nos compères semblent ne pas vouloir s'arrêter à leurs débuts prometteurs. Voir les choses en grand, quand on est motivé comme eux, ce n'est pas un handicap, bien au contraire. C'est Simon d'ailleurs qui donne quelques directions envisagées : « On voit que ça marche bien, que nos produits plaisent et que nous avons de la demande pour les motos et pour nos surfboards. Donc pourquoi ne pas continuer et surtout tenter de répondre à une demande qui se fait dans le sud-ouest. Nous avons déjà reçu des propositions, on réfléchit à différentes options mais une chose est sûre, nous voulons donner plus de poids à notre marque et partager notre passion pour ces univers qui cohabitent fort bien. » Oui d'accord, mais vous n'allez, pas être tout seuls les garçons. En la matière, il y a beaucoup d'appelés et souvent peu d'élus. Comment vous accueilleront vos concurrents ? Simon répond : « Plutôt bien je crois. Nous avons de très bons contacts là-bas. On apporte une vision un peu différente et on a des ambitions qui ne viennent pas forcément concurrencer les autres. Toute la côte basque et la côte atlantique regorgent de spots. De plus en plus de personnes s'installent près du littoral. Du sud Bretagne à l'Espagne, il y a de quoi faire. Donc il est temps pour nous d'accélérer et de réaliser en plus grand ce que nous avons déjà réussi à notre simple niveau. » Pour finir de nous convaincre, Simon nous engage à jeter un oeil sur la carte du restaurant de Rennes. Eh bien voilà encore un des aspects de Morex Custom propre à nous réjouir. Il nous semble que pour une gentille gamelle entre potes ou une visite au shop avec votre douce c'est l'adresse qu'il faut connaître. Un site au nom de la marque vous renseignera plus en détails. Bonne soirée et faites comme eux, mettez à profit le temps présent.