
VTT FREESTYLE
L'art du style et la polyvalence en VTT
À 31 ans, Nicolas Terrier est une figure incontournable du VTT freestyle français. Originaire de Brignais, près de Lyon, il s'est imposé sur la scène internationale grâce à son style fluide et sa polyvalence, que ce soit en dirt, slopestyle, enduro ou descente.
Son palmarès impressionnant inclut une 7ᵉ place au FISE de Chengdu en 2016 et une victoire au Castel Dirt Race en Hongrie la même année. Membre du team Banshee Bikes, il continue de repousser les limites de son sport avec passion et créativité.
InstagramPeux-tu nous raconter comment tu as découvert le VTT freestyle et ce qui t'a attiré dans cette discipline ?
Je vis à Lyon, pas loin de l’un des meilleurs skateparks de France. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser au BMX, très jeune. J’ai découvert ce sport vers 7 ou 8 ans, à l’époque avec un vieux vélo basique, un truc type Décathlon, mais c’était suffisant pour m’amuser et me faire les premières sensations.
Vers 11-12 ans, j’ai commencé à creuser des bosses dans le jardin, juste pour le fun, et c’est comme ça que j’ai rencontré des gars qui habitaient près de chez mes parents. Ils faisaient déjà partie des meilleurs riders français. J’ai rapidement été intégré à leur groupe, et ça m’a donné envie de progresser, d’aller plus loin.
À 14 ans, j’ai eu mon premier vrai vélo, plus adapté à la discipline, et à partir de là tout s’est enchaîné. En 2015, j’ai fait mes premières compétitions en tant que professionnel, et j’ai commencé à me faire repérer par des marques. Aujourd’hui, ça fait dix ans que je suis dans le circuit — ça va vite, mais la passion est toujours là.
Tu as commencé par le dirt et le slopestyle. Qu'est-ce qui t'a motivé à explorer d'autres disciplines comme l'enduro et la descente ?
Mon cœur de pratique, c’est vraiment le dirt et le slopestyle. C’est là que je m’exprime le mieux, et c’est ce que je fais en compétition depuis des années. Mais j’ai toujours eu envie de varier un peu les styles.
L’enduro, par exemple, je le pratique surtout pour entretenir ma condition physique. C’est plus axé effort, avec des montées et des descentes techniques, souvent sur terrain naturel, avec un vélo plus léger.
La descente, c’est encore autre chose : on prend le télésiège, on enchaîne les runs chrono à bloc, dans des terrains très engagés, avec racines, cailloux, gros dénivelé.
Ce que j’aime dans le dirt et le slopestyle, c’est la précision. Sur le dirt, on roule sur des bosses en terre bien shapées, très raides, qui permettent de faire des figures très aériennes, avec de l’amplitude. En slopestyle, c’est le même esprit mais à plus grande échelle, avec des modules en bois et des parcours plus longs.
Aujourd’hui, je ne fais plus vraiment de compétitions dans les autres disciplines, mais je continue de les pratiquer pour le plaisir, et surtout dans le cadre de mes projets vidéo. Ça m’apporte un autre regard sur ma discipline principale.
Comment décrirais-tu ton style de ride et ce qui te distingue sur les pistes ?
Avec le temps, j’ai développé un style assez personnel. Je fais partie des riders les plus expérimentés sur le circuit aujourd’hui, et ça se ressent dans ma manière de rouler : je mise sur la précision, la fluidité et l’amplitude.
Je suis moins dans la surenchère de figures, je préfère faire peu, mais bien. Les tricks que je maîtrise, je les exécute proprement, avec du contrôle. Je ne me lance pas dans quelque chose si je ne le sens pas.
Je dirais que mon style est réfléchi, posé, technique. Je ne cherche pas à tout prix à en mettre plein la vue, je préfère un run bien construit, propre, avec du rythme, plutôt qu’un run trop chargé ou mal engagé. C’est cette approche un peu plus mature qui me définit aujourd’hui.
Parmi toutes tes compétitions, laquelle t'a le plus marqué et pourquoi ?
Difficile de n’en retenir qu’une. J’ai eu la chance de rouler dans des endroits vraiment incroyables, notamment entre 2016 et 2018 où j’ai fait plusieurs compétitions à l’étranger.
Mais s’il y en a une qui ressort, c’est la Coupe du Monde en Chine, en 2016. Je termine 7ᵉ, c’était ma première grosse finale internationale, et surtout c’était diffusé en direct à la télé. Savoir qu’il y a autant de gens qui te regardent en live, ça met une pression différente, mais c’est un moment que je n’oublierai jamais.
Et plus récemment, j’ai aussi roulé au Canada sur des événements avec des modules énormes. Là-bas, juste finir son run entier, sans tomber, c’est déjà une victoire. Tu poses les roues en bas et t’as cette sensation de fierté.

Tu as participé à des événements internationaux comme le FISE en Chine. Qu'est-ce que ces expériences à l'étranger t'ont apporté ?
Ces compétitions à l’étranger, elles m’ont clairement fait grandir. J’ai appris énormément, pas seulement en tant que rider, mais aussi humainement.
Quand je suis parti pour ma première compet' en Roumanie en 2015, je ne parlais pas un mot d’anglais. Je termine 3ᵉ, et la télé locale me demande une interview. Je ne comprenais rien, c’était un peu la panique ! Mais au final, c’est ce genre de situations qui m’ont poussé à progresser, à apprendre à gérer les échanges, à parler avec les autres riders, les organisateurs, le public…
Aujourd’hui, je gère mes déplacements, mes prises de contact, tout seul. J’ai pas de manager, je me suis formé sur le terrain. Et franchement, ces expériences-là, elles m’ont apporté bien plus que n’importe quelle formation classique. Ça m’a donné de l’autonomie, du recul, et une vraie capacité d’adaptation.
As-tu une anecdote ou un souvenir particulier d'une session ou d'une compétition que tu aimerais partager ?
Oui, j’en ai une qui m’a vraiment marqué — pas forcément dans le bon sens, mais c’est une étape importante de mon parcours.
Je revenais d’un chantier, complètement cramé. Je vais faire une session tranquille chez un pote, qui a des grosses bosses dans son jardin. Je tente un 360… et là, c’est la chute. Cheville explosée. Verdict : 11 vis, une plaque, plusieurs mois de rééducation, à réapprendre à marcher.
Quand je suis arrivé à l’hôpital, les médecins m’ont regardé et m’ont dit que je ne remonterais sans doute jamais sur un vélo.
Honnêtement, ça m’a piqué. J’ai pris ça comme un défi. J’ai bossé comme jamais en rééducation, je me suis accroché. Et un an plus tard, je revenais en compétition — et je faisais ma meilleure saison. Je termine 17ᵉ mondial cette année-là.
Comme quoi, parfois un gros coup d’arrêt peut devenir un vrai moteur.
Quels sont tes objectifs pour les mois à venir, que ce soit en compétition ou en projets personnels ?
Ça fait dix ans que je suis dans le circuit, et même si j’ai 31 ans, la motivation est toujours là. Les jeunes arrivent fort, c’est clair, mais j’ai encore de l’envie et des objectifs.
Je suis actuellement dans le top 28 mondial, et je voudrais remonter dans le top 20. Je sais que j’en suis capable.
En parallèle, je m’oriente de plus en plus vers les formats alternatifs : les events freeride, les jams comme les Fest Series ou Dark Fest. Ce sont des formats moins compétitifs, mais très médiatisés, avec de l’amplitude, du style, des belles lignes — et surtout une grosse dimension artistique. J’aimerais vraiment intégrer ce genre d’événements.
Et puis à côté, il y a un projet qui me tient à cœur : on a un terrain près de Lyon, qu’on développe avec une asso. Le but, c’est de créer un vrai espace pour la nouvelle génération, pour que les jeunes puissent rouler, progresser, s’épanouir. On achète du matos petit à petit, on construit, on entretient… c’est du boulot, mais c’est aussi une belle manière de redonner à la scène ce qu’elle m’a apporté.

Tu es impliqué dans des projets vidéo comme "Alternative 3" avec Banshee Bikes. Peux-tu nous en dire plus sur ces collaborations ?
C’est un projet vidéo qu’on a réalisé l’année dernière avec Banshee Bikes : une série en trois épisodes qu’on a appelée Alternative 1, 2 et 3. L’idée, c’était de montrer les différentes facettes de mon riding, et de sortir un peu du cadre habituel de la compétition.
Dans le premier épisode, je roule avec un gros vélo de descente, en mode freeride pur, pour montrer une approche plus engagée, plus brute.
Le deuxième mélange grosses figures et gros vélo — un truc qu’on ne voit pas souvent, donc c’était un vrai défi.
Et le troisième, c’est 100 % freestyle, avec le petit vélo : du dirt, du style, des tricks.
Ce projet, c’était aussi une manière de rappeler que je suis un rider polyvalent. J’ai voulu montrer que je pouvais adapter mon style à différents formats, et que j’avais autant ma place sur les pistes que dans des productions plus créatives.
Qu'est-ce qui t'a séduit dans l'univers Morex et pourquoi as-tu accepté de devenir ambassadeur de la marque ?
J’ai rencontré Kevin lors du salon du deux-roues à Lyon. Je savais qu’il connaissait bien Kenny Thomas, avec qui je roule souvent, et j’avais remarqué que Kenny faisait déjà partie des ambassadeurs Morex.
Kevin avait un stand sur place, ce qui m’a permis de découvrir la marque de plus près, et on a eu l’occasion d’échanger plusieurs fois au fil du week-end. J’ai rapidement accroché à l’univers : il y a une vraie identité, une cohérence dans le style et dans l’esprit que la marque véhicule.
J’ai aussi pu tester quelques pièces, et j’ai tout de suite apprécié le confort, la coupe, la qualité. C’est exactement ce que je recherche dans les vêtements que je porte au quotidien, que ce soit pour rouler ou en dehors.
Quand Kevin m’a proposé de rejoindre la team, ça s’est fait naturellement. Je me reconnais pleinement dans ce que représente Morex, donc je suis très content de faire partie de l’aventure.

Photos réalisées par le talenteux Loïc Benoit
Le préféré de Nicolas


€45,00
1 couleur