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PORTRAIT : Rencontre avec l'artiste Møme

PORTRAIT : Rencontre avec l'artiste Møme

Møme : parcours et origines de l'artiste

Pour commencer, peux-tu nous parler de toi et de tes débuts dans la musique ?

Je m'appelle Møme, mais mon vrai prénom est Jérémy. J'ai commencé la musique très jeune, à l'âge de 5 ans, avec le piano classique. J'ai poursuivi mes études au conservatoire jusqu'à mes 13 ans, moment où j'ai décidé d'arrêter à cause d'une professeure qui m'avait un peu dégoûté de l'institution. Mais la musique est toujours restée en moi. J'ai continué seul, en apprenant la guitare, la basse, et en participant à différents groupes de rock. Très tôt, ce qui m'intéressait, c'était de créer mon propre univers musical. C'est ainsi que je me suis tourné vers la musique électronique. Je suis autodidacte, et même si j'avais des bases de solfège, aujourd'hui, je crée de manière très différente.

En 2014, j'ai lancé le projet Møme, initialement un duo avec un ami DJ. Cependant, lorsqu'il n'a pas pu me suivre en Australie en 2016, j'ai continué seul, ce qui a mené à la création d' « Aloha », le morceau qui m'a fait connaître. À ce moment-là, j'ai signé avec Universal en 2017, et c'est à partir de là que j'ai pu vivre de ma création musicale.

Pourquoi as-tu choisi le pseudonyme "Møme" ?

Le "Ø" avec une barre, c’est quelque chose que j’ai toujours utilisé. Je n’ai jamais été influencé par la musique française, surtout pas par la variété. J’ai toujours été attiré par la musique internationale. En France, on aime étiqueter, mettre les gens dans des cases, et ça m’a toujours soûlé. Je voulais un nom qui ne révèle pas d’où je viens, qui crée un flou. Quand j’ai sorti mes premiers morceaux, je voulais rester caché, laisser planer le mystère.

Comment ton passage au Conservatoire de Nice a-t-il influencé ton parcours musical ?

Le conservatoire m’a apporté de solides bases en solfège et en technique, mais à un certain moment, le piano est devenu trop élitiste pour moi. À l’adolescence, j’ai commencé à me rebeller contre cette rigueur. J’ai rejoint des groupes de rock pour extérioriser cette énergie. Par la suite, je me suis tourné vers les synthés et la musique électronique, car cela me permettait de tout faire moi-même, de la création à la production, en retranscrivant les idées que j’avais en tête.

Peux-tu nous parler de tes influences musicales et de la manière dont elles ont façonné ton style ?

Mes influences sont principalement internationales. En 2015, j'étais très inspiré par des artistes comme Flume et le label Future Classic. La musique électronique m'a permis de m'exprimer d'une manière différente, en mélangeant mes influences rock avec des sons plus modernes. J'ai toujours été inspiré par ce qui se fait à l’étranger, et j'aime découvrir de nouvelles sonorités en voyageant.

Expériences et création du célèbre titre "Aloha"

Peux-tu nous parler de ta rencontre avec Merryn Jeann et de la création du titre "Aloha" ?

J'ai rencontré Merryn Jeann lors de mon voyage en Australie. Elle avait une voix unique, et je cherchais une chanteuse pour collaborer sur un morceau. Nous avons enregistré "Aloha" ensemble, et ce titre est devenu un véritable hit. C'était une expérience incroyable de voir comment cette collaboration a pris vie et a touché autant de personnes à travers le monde.

Comment as-tu vécu le succès de « Aloha » et l’impact qu’il a eu sur ta carrière ?

Le succès d'"Aloha" a été un véritable tournant dans ma carrière, mais paradoxalement, je l'ai vécu de manière assez mitigée. Quand j'ai terminé ce morceau, j'avais l'intuition qu'il deviendrait un tube. J'avais dit à mon entourage de me faire confiance, car je croyais profondément en ce titre. J'ai alors fait tout ce qui était en mon pouvoir pour le diffuser, notamment en insistant pour qu'il soit mis en avant sur des plateformes influentes comme "The Sound You Need", une chaîne YouTube musicale avec une audience considérable. C'est grâce à cette exposition que le morceau a explosé et a atteint des millions d'écoutes.

Cependant, sur le plan personnel, c'était une période complexe. Juste avant la sortie d'"Aloha", j'étais en pleine transition, prêt à tout quitter pour partir en Australie, une décision que j'avais prise pour me ressourcer et me concentrer sur mon album. Mais lorsque "Aloha" a commencé à cartonner, mon manager m'a rapidement demandé de revenir en France. J'ai alors signé un contrat avec Universal, ce qui m'a permis de recevoir une avance sur le succès d'"Aloha", mais cela m'a aussi contraint à replonger dans un tourbillon médiatique et promotionnel.

Passer d'une vie simple en Australie à un quotidien frénétique en France, avec des interviews, des shows et une pression constante, a été déstabilisant. Les premiers mois ont été un véritable choc. J'ai dû m'adapter rapidement, même si le rythme était épuisant. J'ai fini par arrêter les tournées, et petit à petit, je me suis recentré en retournant dans le sud de la France.

En fin de compte, "Aloha" a changé ma vie en me permettant de vivre de ma musique. Pourtant, il y a toujours eu une frustration liée au fait que beaucoup me connaissaient uniquement pour ce morceau, sans découvrir l'album complet qui, pour moi, représentait un travail plus personnel et abouti.

Comment les voyages influencent-ils ta musique ?

 Les voyages ont toujours eu un impact majeur sur ma musique. Par exemple, l'album Panorama est né de mon expérience en Australie, et il reflète l'environnement sonore que j'y ai découvert.

Aujourd'hui, ce sont les rencontres que je fais en voyageant qui m'inspirent le plus. Par exemple, mon séjour au Mexique l'année dernière m'a redonné une motivation énorme. J'ai aussi rencontré des artistes avec qui je connecte, comme Ricky Ducati, avec qui je travaille sur mon prochain album.

Comment as-tu vécu ta première tournée et qu'est-ce que cela t'a apporté en tant qu'artiste ?

Ma première tournée a été une expérience intense, à la fois excitante et épuisante. C’était la première fois que je travaillais avec une équipe technique et que je voyageais en tour bus. On a fait des concerts dans des lieux mythiques comme l’Olympia et les Vieilles Charrues, c’était énorme. Mais cela a aussi été éprouvant, notamment parce que j’étais souvent seul sur scène, ce qui créait une énorme pression. J’ai dû m’adapter à ce nouveau mode de vie, mais cela a aussi entraîné une sorte de déprime, car je ne trouvais plus le temps de créer de la musique.

De nouveaux projets professionnels et personnels

Quels sont les projets musicaux sur lesquels tu travailles actuellement ?

Je travaille actuellement sur un nouvel album en collaboration avec Ricki Ducati. On a une super connexion artistique, et notre premier album ensemble, bien que sorti pendant la période Covid, a reçu de bons retours. Ce nouvel album sortira en 2025, et cette fois, on prévoit de créer un vrai contenu visuel, avec des tournages à Los Angeles, par exemple. On est impatients de le défendre en live.

Comment gères-tu l'équilibre entre tes projets personnels et professionnels ?

Ce n’est pas toujours facile, mais c’est essentiel pour moi de trouver un équilibre entre ma vie personnelle et ma carrière. La famille est ma priorité, et je fais en sorte de ne pas me laisser submerger par le succès. J’ai appris à dire non et à privilégier les moments en famille. Ma passion pour la musique reste intacte, mais je sais aussi que ma famille passe avant tout. Même si je faisais un autre énorme tube, je ferais toujours passer ma famille en premier.

Peux-tu nous parler de la BO que tu as produite pour un film de sports de glisse ?

J’ai toujours été passionné par les sports de glisse, et j’ai un ami qui s’est reconverti dans la production de films, notamment sur ce thème. Il m’a proposé de composer la bande originale de Shelter, un film qui se passe en Norvège, avec des images de champion d’apnée sous glace. Ce projet m'a beaucoup motivé, car j'adore le travail de sound design et d'ambiance. C'est un exercice créatif qui me passionne, et je continuerai à le faire si les projets sont cohérents.

Lien :  https://open.spotify.com/intl-fr/album/28iCT1OLCtcVkQZr21KYkb?si=dKFGpXhzRDyXkKi1SILZCg

Comment envisages-tu l'évolution de Møme à l'avenir, notamment en termes de collaborations et de performances live ?

Je vois Møme continuer à évoluer, à collaborer avec d'autres artistes et à explorer de nouveaux horizons musicaux. Les performances live resteront une partie essentielle de ce que je fais, mais j'aimerais aussi expérimenter avec d'autres formats, peut-être intégrer plus d'éléments visuels ou collaborer avec des artistes d'autres disciplines. Mon objectif est de continuer à surprendre et à innover tout en restant fidèle à ce qui fait l'essence de Møme.

Naissance de la collaboration avec Morex

Comment s’est passée ta rencontre avec Morex ?

J'ai été invité à mixer chez Morex lors de leur soirée du 13 juillet. C'est Lauriane, la responsable événementielle, qui m'a abordé et m'a proposé de venir. J'ai accepté parce que j'aimais déjà le mood et l'ambiance qu'ils créaient. Durant la soirée, j'ai vraiment pu découvrir leur univers et j'ai rencontré Simon et Kevin. Le courant est tout de suite passé, et c'est ainsi que notre collaboration a débuté.

Qu’est-ce qui t’as motivé à collaborer avec Morex ?

La rencontre avec l’équipe de Morex a été géniale. Ils ont un état d’esprit authentique, et l’environnement dans lequel ils évoluent, entre moto, surf et sports de glisse, correspond totalement à ce que j’aime. On partage les mêmes valeurs, et j’ai tout de suite accroché avec leur univers. J’ai aussi une passion pour les sports de glisse, les motos vintages, et j’ai un van aménagé avec lequel je pars souvent en escapades. Cette collaboration avec Morex s’est donc faite très naturellement.

Propos recueillis par Prune de Ruidiaz

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